
Titre : Résistance aux médicaments du VIH après l’échec de la PrEP en Afrique subsaharienne : ce qu’il faut savoir
avril 18, 2024
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avril 19, 2024Introduction
Une étude récente menée au Gabon révèle des données préoccupantes sur la résistance aux médicaments chez les souches de VIH-1 circulant dans la population. Publiée dans AIDS Research and Human Retroviruses, cette recherche s’est concentrée sur les donneurs de sang volontaires, un groupe souvent négligé mais crucial pour comprendre la transmission du virus. Les résultats montrent une prévalence inquiétante de souches résistantes aux traitements antirétroviraux (ARV), posant un défi majeur pour la santé publique en Afrique subsaharienne.
Méthodologie et résultats clés
L’étude a analysé 128 échantillons de sang prélevés chez des donneurs volontaires séropositifs au Gabon. Parmi eux, 82 ont pu être séquencés avec succès. Les chercheurs ont identifié plusieurs sous-types de VIH-1, dont les plus fréquents étaient CRF02_AG (41 cas), A1 (20 cas) et G (9 cas). Les mutations de résistance aux ARV, comme K103N et L210W, ont été détectées dans 25,6 % des échantillons, un taux bien supérieur au seuil de 10 % fixé par l’OMS.
Ces mutations confèrent une résistance élevée aux inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (NNRTI), tels que l’éfavirenz et la névirapine, des médicaments couramment utilisés en première ligne de traitement en Afrique. D’autres mutations, comme M46L dans la protéase et E138G dans la transcriptase inverse, ont également été observées, compromettant l’efficacité des thérapies disponibles.
Implications et recommandations
Les résultats soulignent l’urgence d’intégrer le dépistage des résistances aux ARV dans la prise en charge des patients vivant avec le VIH au Gabon. La circulation de souches résistantes chez des personnes naïves de traitement suggère une transmission communautaire de ces variants, ce qui pourrait rendre les protocoles thérapeutiques actuels moins efficaces.
Les auteurs appellent à renforcer la surveillance épidémiologique et à améliorer l’accès aux tests de résistance, en particulier dans les pays à ressources limitées. Ils recommandent également des campagnes de sensibilisation pour promouvoir l’observance thérapeutique et réduire les risques de transmission. Cette étude met en lumière un problème de santé publique critique et plaide pour une action coordonnée à l’échelle régionale.
Chiffres clés à retenir
- 25,6 % des souches séquencées présentaient des mutations de résistance aux ARV.
- CRF02_AG était le sous-type dominant (41 cas sur 82).
- 78,9 % des donneurs séropositifs étaient des hommes, principalement âgés de 29 à 39 ans.
Cette recherche offre un éclairage précieux sur l’évolution du VIH au Gabon et rappelle l’importance de l’innovation thérapeutique pour faire face à ce défi persistant.




