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La pandémie de COVID-19 a mis en lumière les défis auxquels sont confrontés les systèmes de santé, notamment en Afrique. Une étude récente menée au Cameroun s’est penchée sur l’impact du SARS-CoV-2 parmi le personnel de santé (HP), révélant des données cruciales sur les taux d’infection, l’immunité et les mesures préventives. Ces résultats offrent des enseignements précieux pour renforcer la réponse aux futures crises sanitaires.
Méthodologie
L’étude, publiée dans PLOS ONE, a été conduite entre février et juin 2021 dans sept établissements de santé de la région du Centre au Cameroun. Elle a inclus 458 professionnels de santé (sur 510 contactés), avec un âge moyen de 35 ans. Des prélèvements nasopharyngés et des échantillons sanguins ont été analysés par PCR et tests sérologiques (IgG/IgM). Les données sociodémographiques, l’accès aux équipements de protection et les formations suivies ont également été recueillis.
Principaux résultats
- Taux d’infection actifs
- 7,4 % des HP étaient positifs au SARS-CoV-2 par PCR.
- Les cliniciens (73,5 %) étaient plus touchés que les non-cliniciens (26,5 %), probablement en raison de leur exposition accrue aux patients.
- Immunité et exposition antérieure
- 40,2 % des participants avaient des anticorps IgG/IgM, signe d’une infection passée.
- Parmi les cas PCR-positifs, 47 % n’avaient pas d’anticorps détectables, ce qui interroge sur la durée de l’immunité naturelle.
- Facteurs de risque et mesures préventives
- Le statut clinique et le port irrégulier de masques augmentaient le risque d’infection.
- Seuls 24 % des HP avaient reçu une formation sur la prévention des infections, et moins de 50 % disposaient d’équipements de protection individuelle (EPI) en quantité suffisante.
Discussion
Les résultats montrent que le personnel de santé reste fortement exposé au SARS-CoV-2, avec des lacunes dans la protection et la formation. Bien que le taux d’infection active soit inférieur à 10 % (seuil de contrôle épidémique), près de la moitié des HP ont été en contact avec le virus, ce qui en fait un groupe à haut risque. L’absence d’anticorps chez certains cas positifs souligne l’importance de la vaccination pour une immunité durable.
Recommandations
Pour mieux préparer le système de santé camerounais aux futures pandémies, les auteurs recommandent :
- Renforcer la vaccination du personnel de santé.
- Améliorer l’accès aux EPI et leur utilisation correcte.
- Étendre les formations sur la prévention des infections, notamment en périphérie.
- Promouvoir la production locale d’EPI pour éviter les pénuries.
Conclusion
Cette étude met en évidence les défis persistants dans la protection des professionnels de santé au Cameroun. Les leçons tirées de la COVID-19 doivent servir à bâtir un système de santé plus résilient, capable de faire face aux prochaines crises sanitaires avec des ressources humaines et matérielles adéquates.
Référence
Ngomtcho SCH et al. (2024) SARS-CoV-2 active infection and antibodies amongst health personnel during the outbreak in Cameroon. PLoS ONE 19(5): e0304477. Lien vers l’article
Cet article de blog résume une étude scientifique. Pour plus de détails, consultez la publication originale.




