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SARS-CoV-2 chez le personnel de santé au Cameroun : Prévalence, risques et leçons pour l’avenir
mai 31, 2024Le Cameroun, comme de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, fait face à des défis majeurs dans l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (eMTCT). Une étude récente menée entre 2015 et 2019 dans six régions du pays apporte des éclairages précieux sur les stratégies de dépistage les plus efficaces pour identifier les nourrissons infectés.
Le PTME, principal point de dépistage mais pas le plus efficace
L’étude a analysé les données de 24 097 enfants testés pour le VIH dans différents services de santé. Le programme de Prévention de la Transmission Mère-Enfant (PTME) reste le principal point d’entrée, avec 75,9 % des tests réalisés. Cependant, c’est dans les services d’hospitalisation que le taux de positivité est le plus élevé (16,1 %), contre seulement 4,6 % pour le PTME. Cela suggère que de nombreux enfants infectés échappent au dépistage précoce et ne sont identifiés que lorsqu’ils sont déjà malades.
Les services hospitaliers et ambulatoires, des opportunités manquées
Les enfants testés en hospitalisation avaient 1,45 fois plus de risques d’être infectés que ceux dépistés en consultation externe. Pourtant, ces services ne représentent qu’une faible part des dépistages (1,1 % pour l’hospitalisation, 13,3 % pour les consultations). Intégrer un dépistage systématique du VIH dans ces services permettrait de toucher une population à haut risque qui ne passe pas nécessairement par le PTME.
Trois chiffres à retenir
- 5,7 % – Le taux global de positivité au VIH chez les nourrissons testés, encore loin de l’objectif de l’OMS (<5 %).
- 18 292 – Le nombre d’enfants dépistés via le PTME, soit 75,9 % du total.
- 42 cas sur 261 – Le nombre d’enfants VIH+ identifiés en hospitalisation, révélant un taux de positivité alarmant (16,1 %).
Conclusion : Vers un dépistage élargi
Cette étude montre que, malgré la couverture importante du PTME, de nombreux enfants infectés ne sont détectés que tardivement, lorsqu’ils arrivent à l’hôpital avec des symptômes. Pour atteindre l’objectif d’élimination de la transmission mère-enfant, il est crucial d’étendre le dépistage systématique à tous les enfants malades, en particulier dans les services d’hospitalisation et de consultation. Une telle approche permettrait de sauver des vies en identifiant plus tôt les nourrissons infectés et en leur offrant un traitement antirétroviral sans délai.
Source : Nkenfou et al. (2024), Viruses – Lire l’étude complète ici.
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