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avril 5, 2024Introduction
L’hépatite B reste un problème majeur de santé publique, particulièrement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire comme le Cameroun. Avec une prévalence élevée du virus (HBsAg > 8 %), le pays a introduit le vaccin contre l’hépatite B dans son Programme Élargi de Vaccination (PEV) en 2005. Une étude récente menée à Yaoundé a évalué l’efficacité de cette vaccination chez les enfants, dix ans après son introduction. Les résultats, publiés dans le Pan African Medical Journal, offrent des insights précieux sur les progrès accomplis et les défis persistants.
Méthodologie et Principaux Résultats
L’étude a porté sur 180 enfants âgés de 3 à 14 ans, divisés en deux groupes : vaccinés (95 enfants) et non vaccinés (85 enfants). Les chercheurs ont analysé les marqueurs sérologiques du VHB (HBsAg, HBeAg, anti-HBc) et la réponse immunitaire post-vaccination (anti-HBs).
Les résultats sont encourageants :
- Réduction drastique de l’infection : Le taux d’HBsAg était de 1,05 % chez les vaccinés, contre 9,41 % chez les non vaccinés.
- Immunité partielle : Seuls 4 enfants vaccinés (4,21 %) ont développé une réponse immunitaire protectrice (anti-HBs ≥ 10 UI/L), tandis que 82,11 % n’ont montré aucune réponse détectable.
- Influence de l’âge : Les enfants de moins de 10 ans avaient une meilleure réponse immunitaire, suggérant que la vaccination précoce est cruciale.
Discussion et Implications
Cette étude confirme que la vaccination a significativement réduit la prévalence du VHB chez les enfants camerounais. Cependant, le faible taux de réponse immunitaire protectrice soulève des questions sur l’efficacité à long terme du vaccin. Plusieurs facteurs pourraient expliquer ce phénomène :
- Problèmes de chaîne du froid : Une mauvaise conservation des vaccins pourrait compromettre leur efficacité.
- Statut nutritionnel : Les carences alimentaires pourraient affaiblir la réponse immunitaire.
- Transmission materno-fœtale : Les enfants nés de mères infectées restent à risque malgré la vaccination.
Pour renforcer l’impact du PEV, les auteurs recommandent :
- Améliorer la logistique : Garantir une chaîne du froid intacte et une distribution efficace des vaccins.
- Dépister systématiquement les femmes enceintes : Pour prévenir la transmission verticale.
- Envisager des rappels vaccinaux : Afin de booster l’immunité chez les enfants faiblement répondeurs.
Conclusion
Dix ans après son introduction, la vaccination contre l’hépatite B a prouvé son efficacité au Cameroun, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour optimiser son impact. Cette étude rappelle l’importance des programmes de vaccination bien structurés et adaptés aux réalités locales, en particulier dans les régions tropicales où les défis logistiques et sanitaires sont nombreux.
Pour aller plus loin : L’article original est disponible en libre accès dans le Pan African Medical Journal (DOI : 10.11604/pamj.2024.47.169.40369).
Cet article de blog s’inspire de la recherche menée par Philippe Salomon Nguwoh et al. (2024). Toutes les données proviennent de l’étude publiée. Voir




