
Trophée de la collaboration CIRCB-CERAC
août 19, 2024
Prévalence du SARS-CoV-2 et facteurs associés lors de la deuxième vague à Yaoundé, Cameroun
septembre 25, 2024Introduction
Le VIH reste un défi majeur de santé publique, en particulier chez les enfants et les adolescents. Au Cameroun, près de 25 % des décès liés au sida concernent des enfants de moins de 15 ans, en partie à cause des taux élevés d’échec virologique. Une étude récente, CIPHER-ADOLA, a évalué la suppression virale (SV) chez les jeunes patients sous traitement antirétroviral (ART) dans un contexte de transition vers des schémas thérapeutiques plus efficaces à base de dolutégravir (DTG).
Méthodologie et Population de l’Étude
L’étude a analysé les données de 7 558 patients (enfants, adolescents et jeunes adultes) provenant de neuf laboratoires de référence au Cameroun. Les participants ont été classés en trois groupes :
- Enfants (<10 ans)
- Adolescents (10-19 ans)
- Jeunes adultes (20-24 ans)
La suppression virale a été définie comme une charge virale inférieure à 1 000 copies/mL après au moins six mois de traitement.
Résultats Clés
1. Taux de Suppression Virale selon l’Âge
- Enfants (<10 ans) : 67,3 %
- Adolescents (10-19 ans) : 80,5 %
- Jeunes adultes (20-24 ans) : 86,5 %
Les enfants de moins de 5 ans présentent le taux le plus faible (61 %), soulignant les difficultés spécifiques à cette tranche d’âge.
2. Efficacité des Différents Régimes Thérapeutiques
- Régimes à base de DTG : 85,1 % de SV
- Régimes à base d’éfavirenz/névirpine (EFV/NVP) : 80 %
- Régimes à base de lopinavir/ritonavir (LPV/r) : 65,6 %
Seulement 17 % des enfants étaient sous DTG, contre 80 % des adolescents et 83 % des jeunes adultes, ce qui explique en partie les écarts de performance.
3. Facteurs Associés à l’Échec Virologique
Les principaux facteurs de non-suppression virale incluent :
- Âge jeune (moins de 5 ans)
- Traitement prolongé (>36 mois)
- Utilisation d’un traitement de base non-TDF/3TC
- Médicament d’ancrage non-DTG
Par ailleurs, 21,1 % des patients en échec thérapeutique avaient une charge virale très élevée (>100 000 copies/mL), avec une proportion plus importante chez les jeunes enfants.
Conclusion et Implications
Bien que la transition vers les régimes à base de DTG améliore la suppression virale, les résultats restent en deçà de l’objectif de 95 % fixé par l’ONUSIDA. Les enfants, en particulier ceux de moins de 5 ans, nécessitent une attention accrue, avec un meilleur accès aux traitements optimaux et un suivi renforcé.
Cette étude souligne l’importance d’accélérer la transition vers le DTG et d’adapter les stratégies thérapeutiques pour les populations pédiatriques, afin de réduire les décès liés au VIH chez les jeunes.
Chiffres Clés à Retenir
🔹 67,3 % – Taux de SV chez les enfants de moins de 10 ans
🔹 85,1 % – Taux de SV avec les régimes DTG
🔹 21,1 % – Patients en échec avec une charge virale très élevée
Cette recherche ouvre la voie à des politiques plus efficaces pour éliminer le sida pédiatrique d’ici 2030.




