
Un Seuil de 200 Copies/mL pour Mieux Contrôler le VIH dans les Pays à Revenu Faible et Intermédiaire
novembre 1, 2024
Occult Hepatitis B Infection in Haemodialysis Patients: A Hidden Threat in Cameroon
décembre 1, 2024Introduction
Le VIH reste un défi majeur de santé publique, notamment dans les pays à revenu faible ou intermédiaire comme le Cameroun. Alors que les trithérapies antirétrovirales (ARV) restent la norme, les thérapies doubles (TD) combinant inhibiteurs de l’intégrase (INSTI) et inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (2nd-Gen-NNRTI) émergent comme une alternative prometteuse. Mais sont-elles efficaces après un échec thérapeutique ? Une étude récente apporte des réponses.
Des Résultats Préoccupants sur la Résistance aux Médicaments
L’étude, menée auprès de 130 patients camerounais en échec thérapeutique, révèle que 92,3% d’entre eux présentaient des mutations de résistance aux NNRTI de première génération (comme l’éfavirenz et la névirapine). En revanche, seulement 1,5% avaient développé une résistance aux INSTI, confirmant leur robustesse.
Parmi les NNRTI de deuxième génération, l’étravirine était la plus efficace (43,85% de sensibilité), suivie de la doravirine (41,54%) et de la rilpivirine (38,46%). Du côté des INSTI, le dolutégravir et le bitégravir affichaient une excellente efficacité (97,69%), tandis que l’elvitégravir et le raltégravir restaient performants (92,31%).
Quelles Implications pour les Patients ?
Les résultats montrent que les TD pourraient être moins efficaces chez les patients ayant déjà échoué sous NNRTI, en raison de la résistance croisée. Seulement 6,8% des participants n’avaient aucune mutation de résistance, soulignant l’importance des tests de génotypage avant de basculer vers une thérapie double.
L’étude met aussi en garde contre l’utilisation des traitements injectables à longue durée d’action (comme cabotégravir + rilpivirine) sans dépistage préalable des résistances. En effet, ces protocoles pourraient échouer chez les patients ayant des antécédents d’échec thérapeutique.
Conclusion : Un Avenir pour les Thérapies Doubles, mais sous Conditions
Si les TD offrent une simplification thérapeutique et réduisent les effets secondaires, leur succès dépend fortement du profil de résistance du patient. Au Cameroun et dans des contextes similaires, leur adoption doit s’accompagner d’un accès accru aux tests de résistance pour éviter de compromettre l’efficacité du traitement.
En attendant, les INSTI comme le dolutégravir restent une option sûre, tandis que les NNRTI de deuxième génération doivent être utilisés avec prudence chez les patients préalablement exposés aux anciens schémas thérapeutiques.
Référence :
Gouissi Anguechia, D.-H. et al. (2024). Predictive Efficacy of Dual Therapies Combining Integrase Strand Transfer Inhibitors with Second-Generation Non-Nucleoside Reverse Transcriptase Inhibitors Following HIV-1 Treatment Failure in Cameroon. Viruses.
Pourquoi cet article est-il important ?
- Il souligne les défis de la résistance aux ARV en Afrique.
- Il guide les cliniciens dans le choix des thérapies après un échec.
- Il plaide pour un meilleur accès aux tests de résistance dans les pays à ressources limitées.
À retenir :
✅ 92,3% des patients avaient des résistances aux NNRTI.
✅ 97,7% d’efficacité pour le dolutégravir/bitégravir.
✅ Seulement 6,8% des patients n’avaient aucune mutation de résistance.
Un pas en avant pour des traitements plus simples, mais avec des précautions indispensables.




