Contexte et objectifs
L’hépatite B occulte (OBI), caractérisée par la présence d’ADN viral malgré un résultat négatif pour l’antigène de surface (HBsAg), reste peu étudiée au Cameroun, notamment chez les patients en hémodialyse, population vulnérable en raison de leur immunodépression et des expositions fréquentes à des produits sanguins. Cette étude transversale menée à l’hôpital universitaire de Yaoundé visait à évaluer la prévalence de l’OBI, identifier les génotypes viraux et les mutations associées, afin de mieux comprendre son impact sur la santé publique et la prise en charge des patients.
Méthodes et résultats
Sur 41 patients en hémodialyse chronique, 3 étaient positifs pour l’HBsAg (7,3 %), tandis que 10 des 38 patients HBsAg-négatifs (26,3 %) présentaient de l’ADN viral, confirmant une OBI. Le génotype E prédominait, et une mutation (P127L) dans le déterminant « a » de l’HBsAg a été identifiée. Les marqueurs sérologiques montraient une forte exposition au virus (68,3 % avec anticorps anti-HBc), mais une faible couverture vaccinale (seul 1 patient avait reçu les 4 doses recommandées).
Implications et conclusion
La prévalence élevée d’OBI souligne un risque sous-estimé de transmission virale et de complications hépatiques chez les patients dialysés, notamment en contexte de ressources limitées pour le diagnostic moléculaire. Les résultats plaident pour un dépistage systématique par PCR chez ces patients et une meilleure application des protocoles vaccinaux. Des études supplémentaires sont nécessaires pour élucider le rôle de la mutation P127L dans l’échappement immunitaire et l’évolution clinique de l’OBI.
