Enfants et adolescents séropositifs au Cameroun : un risque élevé d’échec virologique malgré les traitements

Introduction
Le VIH reste un défi majeur de santé publique, en particulier pour les enfants et les adolescents en Afrique subsaharienne. Une étude récente menée dans la région du Littoral au Cameroun révèle des taux inquiétants d’échec virologique chez les jeunes patients sous traitement antirétroviral (ART). Malgré les progrès accomplis, des obstacles persistent, notamment en matière d’observance thérapeutique et d’accès à des soins de qualité.

Des chiffres préoccupants
L’étude a suivi 1 029 enfants et adolescents séropositifs, dont 393 enfants (0-9 ans) et 636 adolescents (10-19 ans). Les résultats montrent que :

• 228 patients (22,2%) ont connu un échec virologique, c’est-à-dire que leur charge virale est restée détectable malgré le traitement.
• Les adolescents étaient plus touchés que les enfants, avec 24,5% d’échecs contre 18,3%.
• Les orphelins, en particulier ceux ayant perdu leur mère (26,2%) ou leur père (28,0%), présentaient un risque accru d’échec.

Les facteurs de risque identifiés
Plusieurs éléments expliquent ces résultats :

1. Le type de centre de soins : Les patients suivis dans des structures décentralisées (26,1% d’échecs) avaient des résultats moins bons que ceux des centres spécialisés (16,6%). Cela s’explique par des ressources limitées et un personnel moins formé dans les zones rurales.
2. L’âge : Les adolescents, en pleine transition vers l’autonomie, ont plus de difficultés à respecter leur traitement que les enfants, dont la prise en charge repose souvent sur les parents.
3. Le contexte familial : Les jeunes vivant sans leurs parents ou avec d’autres membres de la famille (27,1% d’échecs) étaient plus vulnérables, probablement en raison d’un soutien insuffisant.

Des solutions pour améliorer la situation
L’étude souligne l’importance de :

• Renforcer l’éducation thérapeutique, en particulier pour les adolescents, afin de les aider à mieux suivre leur traitement.
• Améliorer les structures décentralisées, en y déployant davantage de ressources et en formant le personnel.
• Soutenir les orphelins grâce à des programmes d’accompagnement psychologique et social.

Conclusion
Bien que 77,8% des patients aient finalement atteint une suppression de la charge virale, les chiffres restent en deçà des objectifs internationaux. Cette étude met en lumière la nécessité d’adapter les stratégies de prise en charge pour les jeunes séropositifs, en particulier les adolescents et les orphelins, afin de réduire les échecs thérapeutiques et d’améliorer leur qualité de vie.

Source : Étude publiée dans PLOS ONE (2023), menée dans la région du Littoral, Cameroun.