Enfants et adolescents séropositifs au Cameroun : un risque élevé d’échec virologique malgré les traitements
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Séroprévalence Élevée du Virus de la Dengue chez les Enfants Infectés par le VIH-1 : Une Étude Révélatrice au Cameroun
août 19, 2023L’Afrique subsaharienne porte le fardeau le plus élevé d’infections à papillomavirus humain (HPV) à haut risque au monde, avec des implications majeures pour la santé des femmes, en particulier celles vivant avec le VIH. Une méta-analyse publiée dans Pathogens (2023) a synthétisé les données de 28 études menées dans 11 pays, incluant plus de 22 000 participantes, pour évaluer la prévalence des génotypes HPV oncogènes et leurs facteurs associés. Voici les principaux enseignements.
Une prévalence globale alarmante, encore plus élevée chez les femmes séropositives
L’étude révèle que 55 % des femmes testées étaient porteuses d’au moins un génotype HPV à haut risque. Chez les femmes vivant avec le VIH, ce taux grimpe à 75 %, contre 53 % chez les femmes séronégatives. Cette différence s’explique par l’immunodépression liée au VIH, qui favorise la persistance de l’infection et accélère la progression vers des lésions précancéreuses.
Les génotypes les plus fréquents sont :
- HPV-16 (18 %)
- HPV-35 (10 %)
- HPV-52 (10 %)
- HPV-18 (9,7 %)
Fait notable : plusieurs de ces génotypes (HPV-35, 52, 51, 56) ne sont pas couverts par les vaccins actuellement disponibles dans la plupart des pays africains.
Facteurs de risque : VIH, comportements sexuels et autres cofacteurs
L’analyse identifie plusieurs facteurs associés à une infection par HPV-HR :
- Infection par le VIH (augmente le risque par 4,7)
- Multiples partenaires sexuels (41 % des études le citent)
- Jeune âge (pic d’infection entre 18 et 30 ans)
- Tabagisme et contraception hormonale (facteurs favorisant la persistance virale)
Ces résultats confirment l’importance du dépistage combiné VIH/HPV et de la vaccination précoce, avant le début de l’activité sexuelle.
Implications pour la prévention : adapter la vaccination aux génotypes locaux
Actuellement, les vaccins les plus utilisés en Afrique subsaharienne (Cervarix et Gardasil-4) ne ciblent que les HPV-16 et 18. Or, cette étude montre que près de la moitié des infections proviennent d’autres génotypes, comme le HPV-35, particulièrement répandu en Afrique du Sud.
Le Gardasil-9, qui protège contre neuf souches (dont HPV-52 et 58), offrirait une meilleure couverture, mais son accès reste limité. Les auteurs plaident pour :
- L’introduction du Gardasil-9 dans les programmes nationaux
- Le renforcement du dépistage chez les femmes vivant avec le VIH
- Des études supplémentaires pour surveiller l’évolution des génotypes circulants
Conclusion
Cette méta-analyse souligne l’urgence d’adapter les stratégies de prévention du cancer du col de l’utérus en Afrique subsaharienne, où la diversité des HPV-HR et la forte prévalence du VIH complexifient la lutte contre cette maladie. L’élargissement de la couverture vaccinale et l’intégration du dépistage HPV dans les services de santé reproductive sont des pistes clés pour réduire la mortalité liée à ce cancer évitable.
Source : Tchouaket et al. (2023). Pathogens, 12(8), 1032. DOI : 10.3390/pathogens12081032
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