
Prévalence du VHC et Risque Hépatique en Milieu Rural au Cameroun : Une Étude Révélatrice
octobre 23, 2023
5ème Conférence des services du Centre International de Référence « Chantal BIYA »
janvier 17, 2024L’hépatite B reste un défi majeur de santé publique, notamment en Afrique subsaharienne où la transmission mère-enfant est l’une des principales voies de contamination. Une étude récente menée au Cameroun s’est penchée sur l’efficacité de la vaccination et de l’immunoglobuline anti-hépatite B (HBIG) chez les enfants nés de mères infectées. Les résultats, bien qu’encourageants, soulignent des lacunes dans la protection offerte par le vaccin.
Aucune transmission mère-enfant, mais une protection insuffisante
Parmi les 5 996 femmes enceintes dépistées, 2,38 % étaient porteuses du virus de l’hépatite B (VHB). Aucune de leurs 78 enfants n’a été infecté, ce qui démontre l’efficacité des mesures préventives. Cependant, tous les enfants présentaient des marqueurs d’exposition au virus (anticorps anti-HBc positifs), confirmant que le virus avait bien circulé dans leur organisme. La majorité (92,31 %) avait reçu les trois doses du vaccin, et 82,05 % avaient bénéficié à la fois du vaccin et de l’HBIG à la naissance.
Un taux de protection inférieur aux attentes
Seuls 62,82 % des enfants avaient un taux d’anticorps supérieur à 10 UI/ml, seuil considéré comme protecteur par l’OMS. Cela signifie que plus d’un tiers (37,18 %) des enfants étaient non-répondeurs et donc vulnérables à une infection future. L’étude a également révélé une diminution des anticorps avec l’âge, ce qui soulève des questions sur la durée de la protection vaccinale.
Des pistes pour améliorer la prévention
Les chercheurs suggèrent de renforcer les campagnes de vaccination et d’envisager des doses de rappel pour les non-répondeurs. Ils soulignent également l’importance de l’accès à l’HBIG, qui a probablement joué un rôle clé dans l’absence de transmission observée. Cependant, des limites méthodologiques, comme la petite taille de l’échantillon et l’utilisation d’un kit de dosage non approuvé par l’OMS, appellent à des études complémentaires.
En conclusion, cette étude met en lumière les progrès réalisés dans la lutte contre l’hépatite B au Cameroun, mais aussi la nécessité d’optimiser les stratégies vaccinales pour atteindre l’objectif d’élimination de l’OMS d’ici 2030.




