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Introduction : L’importance des vaccins dans la lutte contre le COVID-19
La pandémie de COVID-19 a bouleversé le monde entier, avec des conséquences sanitaires, économiques et sociales majeures. Parmi les stratégies de lutte, la vaccination a été un outil clé pour limiter la propagation du virus. Cependant, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire comme le Cameroun, les données sur l’efficacité des différents vaccins restaient limitées, notamment face aux variants comme Omicron.
Une étude récente menée à Yaoundé entre février et juillet 2022 a évalué la réponse immunitaire selon le statut vaccinal et le type de vaccin reçu. Les résultats, publiés dans PLOS Global Public Health, fournissent des enseignements précieux pour les futures campagnes de vaccination en Afrique.
Méthodologie : Qui a été étudié et comment ?
L’étude a inclus 2 449 participants, majoritairement des hommes (56,4 %), avec un âge médian de 40 ans. Parmi eux :
- 67,5 % avaient reçu au moins une dose de vaccin.
- 55 % avaient un schéma complet à deux doses.
- 37,1 % avaient une dose de rappel.
Les vaccins administrés étaient variés :
- Pfizer (48,7 %)
- Moderna (18,2 %)
- Johnson & Johnson (24,8 %)
- AstraZeneca (8,1 %)
- Sinopharm (4,8 %)
Les chercheurs ont mesuré la présence d’anticorps (IgG et IgM) à l’aide de tests sérologiques rapides.
Résultats : Quels vaccins ont le mieux fonctionné ?
1. Une immunité globale élevée, mais variable selon les vaccins
La séroprévalence globale des anticorps anti-SARS-CoV-2 était de 81,1 %. Cependant, des disparités importantes ont été observées :
- 84,6 % chez les vaccinés contre 73,9 % chez les non-vaccinés.
- Pfizer et Moderna (vaccins à ARNm) ont montré la meilleure réponse immunitaire (OR = 2,07 et 1,52 respectivement).
- Les vaccins à vecteur viral (Johnson & Johnson, AstraZeneca) et Sinopharm (virus inactivé) ont eu une efficacité moindre.
2. L’impact des doses de rappel et du temps écoulé
- Les participants ayant reçu une dose de rappel avaient 36 % plus d’anticorps que ceux avec deux doses seulement.
- L’immunité commençait à décliner après 5 mois, soulignant la nécessité de rappels réguliers.
3. Protection contre l’infection en cours
- Seuls 2,6 % des vaccinés étaient positifs au SARS-CoV-2 au moment de l’étude, contre 5,6 % des non-vaccinés.
- Les infections étaient plus fréquentes chez ceux vaccinés avec Johnson & Johnson (4,6 %) qu’avec Pfizer (2,2 %) ou Moderna (0,3 %).
Conclusion : Quelles leçons pour l’avenir ?
Cette étude confirme que :
✅ Les vaccins à ARNm (Pfizer, Moderna) offrent une meilleure protection que les autres technologies.
✅ Les doses de rappel prolongent l’immunité, mais celle-ci diminue après 5 mois.
✅ La vaccination réduit significativement les infections, même face au variant Omicron.
Pour les futures épidémies, ces résultats plaident en faveur :
- D’une priorisation des vaccins à ARNm dans les campagnes africaines.
- De stratégies de rappel adaptées pour maintenir une immunité durable.
- D’une surveillance continue des variants, qui pourraient compromettre l’efficacité des vaccins existants.
Référence :
Ngoufack Jagni Semengue E, et al. (2025). Disparities in anti-SARS-CoV-2 reactivity according to vaccines administered in the era of omicron in Cameroon. PLOS Glob Public Health 5(3): e0004312.
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