
Titre : Le Profilage Génotypique du VIH-1 : Une Clé pour des Traitements de Troisième Ligne Efficaces au Cameroun
juin 2, 2023
Un Nouveau Biosensor à Base de Phage Qβ pour Détecter la Biotine et les Protéines Biotinylées
juin 22, 2023Introduction
Le VIH reste un défi majeur de santé publique, notamment en Afrique subsaharienne. Au Cameroun, malgré les progrès réalisés grâce aux traitements antirétroviraux (ART), certaines questions persistent, comme le phénomène rare de la séroreversion – la disparition des anticorps spécifiques au VIH chez des patients infectés. Une étude récente menée au Centre International de Référence Chantal Biya (CIRCB) à Yaoundé a exploré ce phénomène chez des patients sous ART avec une charge virale indétectable.
Méthodologie et Résultats
L’étude a inclus 546 patients sous ART depuis une durée médiane de 5 ans, tous avec une charge virale inférieure à 40 copies/mL. Les chercheurs ont utilisé des tests rapides (RDTs), des tests ELISA et une PCR pour détecter l’ADN proviral.
Parmi les participants :
- 541 patients (99,1%) sont restés séropositifs, confirmant la persistance des anticorps malgré le traitement.
- 5 patients (0,9%) ont montré des résultats séronégatifs aux tests :
- 1 cas (0,18%) était discordant (positif à un RDT mais négatif à l’autre, puis positif à l’ELISA et à la PCR).
- 4 cas (0,72%) étaient négatifs à tous les tests, y compris la PCR, suggérant soit une erreur de diagnostic initial, soit un contrôle exceptionnel du virus.
Discussion et Implications
Ces résultats montrent que la séroreversion complète est extrêmement rare, voire inexistante dans cette cohorte. Les quelques cas de séronégativité pourraient plutôt s’expliquer par :
- Un diagnostic erroné initial, soulignant l’importance d’algorithmes de dépistage rigoureux, surtout dans un contexte de faible prévalence (2,7% au Cameroun en 2018).
- Un contrôle viral exceptionnel, bien que l’absence d’ADN proviral chez ces patients nécessite des investigations plus poussées (ex : PCR sur cellules mononucléées).
L’étude confirme que l’ART ne supprime généralement pas la production d’anticorps, même après des années de traitement efficace. Elle met aussi en lumière les défis du diagnostic dans les pays à ressources limitées, où les faux positifs peuvent conduire à des traitements inutiles.
Conclusion
Bien que la séroreversion soit théoriquement possible, cette étude camerounaise n’en a identifié aucun cas avéré. Les rares patients séronégatifs étaient probablement des erreurs de diagnostic, insistant sur la nécessité de tests de confirmation avant d’initier un traitement à vie. Ces résultats plaident pour l’amélioration des protocoles de dépistage et l’intégration de tests moléculaires dans le suivi des patients sous ART.
Chiffres clés à retenir :
- 546 patients analysés, tous sous ART efficace.
- 4 cas (0,72%) négatifs à tous les tests, sans trace d’ADN viral.
- 5 ans de traitement médian, sans impact sur la séropositivité dans 99% des cas.
Source : Nkenfou et al. (2023), International Journal of Biomedical Science.
Cet article résume une étude scientifique complexe en termes accessibles. Pour plus de détails, consultez la publication originale.




