COMMUNIQUE RADIO-PRESSE
juillet 20, 2023
Comment les traitements antirétroviraux modifient la salive des patients VIH : Une étude camerounaise
août 8, 2023Une récente étude menée au Cameroun révèle des chiffres alarmants sur la résistance aux traitements antirétroviraux chez les patients en échec thérapeutique. Ces résultats posent des questions cruciales sur l’efficacité des protocoles actuels, notamment l’utilisation du TLD (Ténofovir-Lamivudine-Dolutégravir) en deuxième ou troisième ligne.
Des chiffres préoccupants
L’étude, réalisée entre 2011 et 2019, a porté sur 759 patients en échec virologique (charge virale ≥ 1000 copies/mL malgré le traitement). Les données montrent une résistance globale aux antirétroviraux de 93 %, avec des variations selon les classes de médicaments :
- 86 % pour les inhibiteurs nucléosidiques (INTI)
- 90 % pour les inhibiteurs non nucléosidiques (INNTI)
- 14 % pour les inhibiteurs de protéase (IP/r)
Les patients présentaient une charge virale médiane de 138 666 copies/mL et un taux de CD4 médian de 153 cellules/μL, signes d’un dépistage tardif des échecs thérapeutiques.
Le TLD en question
Avec l’adoption croissante du TLD comme traitement de référence, l’étude souligne un risque majeur : seulement 36 % des patients en échec de première ligne auraient une réponse optimale au ténofovir (TDF), l’un des composants du TLD. Après un échec de deuxième ligne, ce taux monte à 45 %, mais reste insuffisant pour éviter une « monothérapie fonctionnelle » avec le dolutégravir (DTG).
En revanche, le darunavir (DRV/r) se distingue comme une option robuste, conservant une efficacité de 87 % même après un échec de deuxième ligne. Ces résultats suggèrent que le passage systématique au TLD sans test de résistance pourrait compromettre son succès à long terme.
Quelles solutions pour l’avenir ?
Face à ces défis, les auteurs recommandent :
- Un dépistage précoce des échecs via des tests de charge virale réguliers.
- L’intégration des tests de résistance pour guider les changements de traitement, surtout chez les patients fortement prétraités.
- Une utilisation ciblée du TLD, en évitant son emploi aveugle en deuxième ou troisième ligne sans évaluation préalable.
Cette étude met en lumière l’urgence d’adapter les stratégies thérapeutiques dans les pays aux ressources limitées, où la résistance aux antirétroviraux pourrait menacer les progrès accomplis dans la lutte contre le VIH.
Source : Fokam et al., Viruses 2023, 15(8), 1683.
Pour aller plus loin :
Cet article est une synthèse vulgarisée d’une publication scientifique. Pour plus de détails, consultez l’étude complète.




