Rarement, un enfant séropositif fête son deuxième anniversaire. C’est pourquoi les experts insistent sur la pratique du diagnostic précoce des enfants nés de mères porteuses du virus du sida. « Lorsque l’enfant est dépisté précocement, il est mis sous antirétroviral à l’immédiat. Ainsi, il a une espérance de vie plus ou moins similaire à celle des enfants VIH négatif », explique le Dr. Joseph Fokam, virologue, coordonnateur de l’atelier. Et d’après le Dr. Ida Calixte Penda, pédiatre, « le traitement du VIH chez l’enfant est actuellement gratuit. Si les petits ne sont pas mis sous traitement au cours des premiers jours de leur existence, 50% d’entre eux meurent précocement ».
C’est donc pour réduire au maximum ces décès et apporter des solutions aux faiblesses constatées dans le diagnostic et le traitement antirétroviral pédiatrique, que le Centre International de Référence Chantal BIYA (CIRCB) a organisé un atelier de deux jours à l’intention des médecins du triangle national.
« Le CIRCB est impliqué dans le programme de diagnostic précoce mené par le Ministère de la Santé Publique. Nous supervisons plus de 700 sites sur le terrain. Nous y recueillons des échantillons de sang et cherchons à confirmer ou à infirmer ce diagnostic dès l’âge de six semaines. Nous couvrons ainsi six des dix régions du pays », a confié le Pr. Alexis Ndjolo, Directeur du CIRCB. Et bien que l’activité porte des fruits, il était important de marquer un temps d’arrêt pour faire le point.
Car, selon le Pr. Carlo Federico Perno, Président du Conseil Scientifique du CIRCB, « les enfants sont ceux qui paient le plus lourd tribut du VIH. Parce que la maladie progresse plus rapidement vers la mort chez eux et nous avons moins de médicaments pour eux. Ce n’est pas seulement au Cameroun, mais partout. C’est pour cela que cet atelier est dédié au traitement du VIH chez les enfants ».
Les experts vont donc échanger sur les stratégies à mettre en place pour que le plus grand nombre d’enfants soient mis sous traitement à la naissance. « Nous leur donnons l’actualité scientifique dans le cadre du diagnostic précoce. Nous identifions les problèmes qu’ils peuvent avoir pour la mise en œuvre de ces directives au niveau de leurs communautés. Ceci pour que les enfants soient mis sous traitement très tôt », a conclu le Directeur du Centre.
Les résolutions de ces assises participeront certainement à garder en vie ces tout-petits qui n’ont pas demandé à naître.