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Au Cameroun, comme dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, les personnes âgées ont longtemps occupé une place centrale dans la famille et la société. Transmetteurs de savoir, figures d’autorité et garants des traditions, ils jouent un rôle clé dans la cohésion sociale. Mais aujourd’hui, la modernisation, l’urbanisation et l’accès aux nouvelles technologies bouleversent ces dynamiques. Une étude récente publiée dans BMJ Global Health explore ces changements et leurs conséquences potentielles sur la santé des aînés.
1. Une Autorité Traditionnelle en Déclin
Traditionnellement, les personnes âgées au Cameroun sont respectées pour leur sagesse et leur expérience. Elles sont considérées comme les chefs de famille et les conseillers naturels des plus jeunes.
Mais les chiffres montrent une réalité plus nuancée :
- Lors des discussions en groupe, les aînés prennent davantage la parole (1 196 mots en moyenne) que les adolescents (495 mots), reflétant une hiérarchie encore présente.
- Pourtant, 27 % des mots associés à la vieillesse ont une connotation négative (comme « perte de capacités » ou « sorcellerie »), contre seulement 6 % pour la jeunesse.
- Les femmes âgées, en particulier, jouent un rôle éducatif majeur, mais leur savoir est de plus en plus contesté par les jeunes, qui préfèrent se tourner vers les technologies modernes.
Pourquoi ce déclin ?
L’étude pointe du doigt l’influence des modes de vie occidentaux et des réseaux sociaux, qui remettent en question les connaissances transmises oralement. Les jeunes générations, exposées à d’autres références culturelles, questionnent désormais l’autorité de leurs aînés.
2. Urbanisation et Isolement : Un Risque pour la Santé
Au Cameroun, 77 % des personnes de plus de 60 ans vivent en zones rurales, tandis que les jeunes migrent massivement vers les villes. Cette séparation géographique fragilise les liens familiaux et réduit le soutien aux personnes âgées.
Conséquences possibles :
- Perte du sentiment d’utilité : Les aînés, privés de leur rôle traditionnel, pourraient souffrir d’une baisse d’estime de soi, ce qui affecte leur santé mentale.
- Isolement accru : Sans la présence des plus jeunes, certaines personnes âgées risquent de se retrouver seules, avec un accès limité aux soins.
- Impact sur l’espérance de vie : Des recherches antérieures montrent qu’un faible sentiment d’utilité peut réduire la longévité.
Un système de solidarité en danger
Traditionnellement, la prise en charge des personnes âgées repose sur la famille. Mais avec l’éloignement des jeunes, ce modèle pourrait devenir insuffisant, surtout dans un pays où les structures médicalisées pour les seniors sont rares.
3. Vers une Nouvelle Forme d’Âgisme ?
L’étude s’interroge sur l’émergence d’un âgisme (discrimination liée à l’âge) au Cameroun, un phénomène déjà bien documenté dans les sociétés industrialisées.
Signes préoccupants :
- Les stéréotypes négatifs sur la vieillesse se multiplient (« sénilité », « dépendance »).
- Les savoirs traditionnels sont dévalorisés face à la modernité.
- Les personnes âgées craignent de perdre leur place dans la société.
Et après ?
Les auteurs appellent à davantage de recherches pour mesurer l’impact de ces changements sur la santé des aînés. Ils soulignent aussi la nécessité de politiques publiques adaptées, notamment pour renforcer les systèmes de soins et maintenir les liens intergénérationnels.
Conclusion : Un Enjeu de Société
Le Cameroun, comme beaucoup de pays africains, est à un tournant. Les mutations sociales et économiques redéfinissent la place des personnes âgées, avec des risques importants pour leur bien-être. Préserver leur rôle tout en intégrant les évolutions modernes sera un défi crucial pour les années à venir.
Et vous ?
Pensez-vous que les sociétés africaines peuvent concilier traditions et modernité sans marginaliser leurs aînés ? Partagez votre avis en commentaires !




