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janvier 31, 2023Une étude récente menée au Cameroun a examiné la présence de mutations de résistance aux antirétroviraux (ADRMs) chez des adolescents infectés par le VIH dès la naissance, ainsi que leur exposition au SARS-CoV-2 pendant la pandémie. Les résultats, publiés dans HIV Medicine, révèlent des défis importants dans la gestion du VIH chez les jeunes, même sous traitement efficace.
Contexte : Adolescents et résistance aux médicaments
Les adolescents vivant avec le VIH (ALHIV) constituent une population vulnérable en raison des difficultés d’observance du traitement et du risque accru de résistance aux médicaments. Cette étude a analysé des échantillons de 60 adolescents sous traitement antirétroviral (ART) depuis en moyenne 14 ans. Parmi eux :
- 70 % avaient une charge virale indétectable (< 40 copies/mL), signe d’un bon contrôle du VIH.
- 30 % restaient virémiques, avec un risque plus élevé de mutations de résistance.
Les chercheurs ont cherché à comprendre si ces adolescents avaient développé des mutations archivées (stockées dans l’ADN viral) pouvant compromettre l’efficacité future des traitements.
Principaux résultats : Une résistance fréquente malgré le succès thérapeutique
L’étude a révélé que :
- 62,7 % des adolescents (27/43 séquences analysées) avaient des ADRMs.
- Les mutations aux NNRTI (comme le K103N) étaient plus fréquentes chez les adolescents virémiques (69,2 % contre 46,7 % chez les non-virémiques).
- Un nadir de CD4 < 350 cellules/μl triplait le risque de résistance (OR = 3,20).
Ces résultats suggèrent que même avec une charge virale contrôlée, les mutations résiduelles persistent, ce qui pourrait compliquer les changements de traitement à l’avenir.
Exposition au SARS-CoV-2 : Un tiers des adolescents infectés sans le savoir
En parallèle, l’étude a évalué l’impact de la COVID-19 :
- 28,3 % (17/60) avaient des anticorps IgG contre le SARS-CoV-2, indiquant une infection passée.
- Aucun n’avait d’IgM (infection récente).
- Seulement 4,5 % (2/44) étaient positifs au test PCR, avec une charge virale faible.
Fait intéressant, les adolescents avec un nadir de CD4 ≥ 350 cellules/μl avaient 7,85 fois plus de chances d’avoir des anticorps, suggérant une meilleure réponse immunitaire.
Conclusion : Optimiser les traitements et renforcer la prévention
Cette étude met en lumière deux enjeux majeurs :
- La nécessité de régimes sans NNRTI pour éviter l’accumulation de résistance.
- L’importance de la surveillance immunologique, car un faible nadir de CD4 augmente le risque de résistance.
Enfin, malgré la pandémie, peu d’adolescents ont été infectés par le SARS-CoV-2, mais ceux avec une immunité plus faible pourraient être plus à risque. Ces données soulignent l’importance des mesures de prévention pour cette population vulnérable.
Référence :
Ka’e AC, Fokam J, et al. (2023). Evaluation of archived drug resistance mutations in HIV-1 DNA among vertically infected adolescents under antiretroviral treatment in Cameroon: Findings during the COVID-19 pandemic. HIV Medicine. DOI: 10.1111/hiv.13459
Cet article résume une étude scientifique complexe en termes accessibles. Pour plus de détails, consultez la publication originale.




