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mars 20, 2023La pandémie de COVID-19 a mis en lumière l’importance des outils diagnostiques pour surveiller et contrôler la propagation du virus. Une étude récente menée dans trois universités privées du Cameroun a comparé l’efficacité des tests sérologiques (détection d’anticorps IgM/IgG) et des tests moléculaires (RT-PCR) pour identifier les cas d’infection. Les résultats révèlent des différences significatives entre ces deux approches, avec des implications importantes pour la gestion des épidémies en milieu étudiant.
Une étude sur 291 étudiants, majoritairement asymptomatiques
L’étude a inclus 291 étudiants non vaccinés, dont 80 % ne présentaient aucun symptôme du COVID-19. Le taux global de positivité par RT-PCR était de 21,31 %, avec des disparités selon les établissements :
- 25,25 % à l’Université des Montagnes (Bangangté)
- 27,27 % à l’Institut Supérieur des Sciences Biologiques Appliquées (Yaoundé)
- 5 % à l’Institut Estuaire Académie (Yaoundé)
Les femmes étaient deux fois plus touchées que les hommes (28,76 % contre 13,04 %), et les étudiants de Bangangté avaient un risque d’infection plus élevé que ceux de Yaoundé.
Tests sérologiques : des anticorps détectés, mais pas toujours en phase avec l’infection active
Les tests rapides IgM/IgG ont montré que :
- 24,4 % des participants avaient des anticorps IgG (indiquant une infection passée ou en cours).
- 20,62 % avaient des IgM (suggérant une infection récente).
Cependant, les comparaisons avec la RT-PCR ont révélé des discordances :
- 82,35 % des IgM+/IgG+ avaient aussi un test RT-PCR positif.
- 73,08 % des IgM+/IgG- étaient positifs à la RT-PCR.
- 7,22 % des IgM-/IgG- avaient pourtant une RT-PCR positive (faux négatifs sérologiques).
Ces résultats confirment que les tests sérologiques ne suffisent pas à eux seuls pour diagnostiquer une infection active.
Quelles leçons pour la gestion des futures épidémies ?
Cette étude souligne l’importance d’utiliser des tests moléculaires (RT-PCR ou antigéniques) pour le diagnostic précoce du COVID-19, tandis que les tests sérologiques restent utiles pour les enquêtes épidémiologiques. Les auteurs recommandent :
- Un dépistage renforcé dans les universités, où les cas asymptomatiques sont nombreux.
- Une combinaison de méthodes (RT-PCR pour le diagnostic, sérologie pour la surveillance).
- Une préparation accrue face aux futures menaces pandémiques.
En conclusion, bien que les tests sérologiques aident à comprendre la propagation du virus, la RT-PCR reste l’outil le plus fiable pour détecter les infections actives. Ces enseignements pourraient guider les politiques de santé publique dans les milieux universitaires, en particulier dans les pays où les ressources de dépistage sont limitées.
Référence :
Kamga Wouambo, R. et al. (2023). Comparative Performance of Serological (IgM/IgG) and Molecular Testing (RT-PCR) of COVID-19 in Three Private Universities in Cameroon during the Pandemic. Viruses, 15(2), 407. Lire l’étude complète.
Cet article résume les principaux résultats d’une étude scientifique. Pour plus de détails, consultez la publication originale.




