Enfants et adolescents séropositifs au Cameroun : un risque élevé d’échec virologique malgré les traitements

Introduction :
Le VIH reste un défi majeur de santé publique, en particulier chez les enfants et les adolescents. Une étude récente menée dans la région du Littoral au Cameroun révèle des taux inquiétants d’échec virologique chez les jeunes patients sous traitement antirétroviral (ART). Malgré des progrès globaux, ces résultats soulignent la nécessité de renforcer les stratégies de suivi et d’accompagnement pour cette population vulnérable.

Des chiffres préoccupants :
L’étude a suivi 1 029 enfants et adolescents séropositifs pendant 12 mois. Bien que 77,8 % aient atteint une suppression virale (charge virale < 1 000 copies/mL), 22,2 % ont connu un échec virologique. Les adolescents (10-19 ans) sont particulièrement touchés, avec un taux d’échec de 24,5 %, contre 18,3 % chez les enfants. Ces chiffres montrent que l’âge joue un rôle clé dans l’efficacité du traitement.

Facteurs de risque identifiés :
Plusieurs éléments expliquent ces résultats :

• Lieu de suivi médical : Les patients suivis dans des centres décentralisés (moins équipés) ont un taux d’échec de 26,1 %, contre 16,6 % dans les centres spécialisés.
• Situation familiale : Les orphelins, en particulier ceux ayant perdu leurs deux parents (29,9 % d’échec), sont plus à risque, tout comme ceux vivant avec des membres éloignés de la famille (27,1 %).
• Éducation thérapeutique : Une intervention ciblée a permis d’améliorer la suppression virale de 70,2 % à 77,8 %, prouvant son importance.

Conclusion :
Cette étude met en lumière les défis persistants dans la prise en charge du VIH chez les jeunes au Cameroun. Pour atteindre les objectifs internationaux (95 % de suppression virale d’ici 2025), des actions prioritaires s’imposent : renforcer l’accès aux soins spécialisés, cibler les adolescents avec des programmes adaptés, et soutenir les familles vulnérables. La lutte contre le VIH pédiatrique passe par une approche globale, combinant traitement, éducation et soutien psychosocial.

Chiffres clés à retenir :

• 77,8 % de suppression virale après 12 mois de traitement.
• 24,5 % d’échec chez les adolescents contre 18,3 % chez les enfants.
• 26,1 % d’échec dans les centres décentralisés, contre 16,6 % dans les centres accrédités.

Source : Étude publiée dans PLOS ONE (2023), région du Littoral, Cameroun.